Demain, Le Chesnay ville démocratique
Le scandale de l’info
En fait, la com’ a depuis longtemps pris le pas sur l’information au Chesnay. La faute à un système fermé à double tour : un, le maire, Philippe Brillault ; deux, sa femme, Anne Père.
Le Chesnay, ville de la langueur, parfois jusqu’à la torpeur, pour le bonheur de confortables propriétaires reclus et anxieux, mais déprimant trop d’habitants en demande de convivialité, d’animations, de culture, d’échanges avec les villes voisines…
Pour cacher cette langueur : du beau papier glacé brillant, celui de la communication, euphémisme moderne de la propagande politique. Et en tête de la gondole com’ : le « magazine du Chesnay », Evénements. Au fait, lesquels ? Oui, quels événements ? Ceux-ci ont disparu depuis la révolution culturelle à l’envers née des municipales de 1989. Ne restent plus que la fête des Chênes verts, sa messe en plein air, son concert has been…
Cela dit, Evénements est parvenu à générer lui-même un véritable événement en matière de démocratie. Mais sous la contrainte ! La loi du 27 février 2002 relative à la démocratie de proximité et un front républicain uni (Ensemble à gauche et Le choix de l’avenir) face à la municipalité ont enfin forcé M. Brillault, maire du Chesnay façon Louis XVIII, à octroyer une page pour l’ « Expression des différents groupes du conseil municipal », quand de très nombreuses communes avaient adopté et rodé cette rubrique depuis dix ou vingt ans.
Directeur de la publication : monsieur ; rédactrice en chef : madame
Hormis cette page, que constate-t-on dans ce bulletin municipal à l’ancienne, pompeusement autodéfini comme magazine ? La parole municipale, c’est-à-dire celle du maire et de ses adjoints, est partout. Le dossier, dans chaque numéro, la met en vedette. M. Brillault signe des éditoriaux paternalistes ou droitiers (ou les deux en même temps), tel un élève de Balkany ou Dassault, puis, toujours pris de « ceausescuite » aigue, un mal décidément incurable, se fait photographier de face et de profil à chaque fois qu’il remet une coupe ou une médaille (est-ce cela un événement ?).
Jamais ce bulletin ne prend la dimension informative d’un magazine, notamment dans la recherche des « anglages » (différents aspects d'un sujet), dans le traitement complet de l’info pratique, utile, pédagogique. Jamais il ne vulgarise. Jamais il ne présente une actualité communale en mêlant avis municipaux et citoyens, réflexions d’habitants et d’associations, jamais il ne produit de l’intelligence contradictoire. Evénements n’est que la voix du maire, qui privatise ainsi le service public local de l’information. Un coup d’œil sur l’ "ours" (encadré qui recense les différents collaborateurs) du journal en page deux et l’on comprend le système de cette com’ qui va exclusivement du haut vers le bas, obsédée par la transmission du message municipal. Directeur de la publication : Philippe Brillault (le mari). Rédactrice en chef (par ailleurs, directrice de cabinet du maire) : Anne Père (l’épouse). Un tel système est un pur scandale.